Bazar

Une confiture de lettres

Lundi 25 juillet 2011 à 23:02

Son visage. Son visage est en sang, il dégouline. Ses mains deviennent écarlates, voulant se laver la joue. L'horreur pousse à l'incompréhensible. L'incompréhensible est source d'horreur. Quel est ce vice qui nous encercle et nous ensorcèle? Il n'est ni noir, ni rouge, il est autour de nous. Nous attrape au hasard ou bien, lorsque l'on est  un peu fragile, ou peut-être solide. Il aimerai s'amuser ou bien avoir la tache facile. Mais il nous attrape. Et se succèdent bien des peurs et des horreurs, que la nuit impressionne et que le monde estompe lorsque nous ne sommes point seuls. Ce cercle s'enfuit lorsque les liens sont forts, les fils reliant ces amitiés qui attachent voire enlacent certaines personnes. Il existe même des fils si solides et si beau qu'on les dit amoureux. Ce sont les plus forts, car ils s'entraident si bien d'un lien incassable, qu'on croirait impossible qu'un jour l'horreur vienne à les retenir. Oui ils sont presque invincibles sauf quand le fil pour de diverses raison, se brise brutalement. Ils sont doublement désemparés et ensorcelés,  s'enfoncent dans ce trou noir tumultueux où, au centre, finalement, personne ne sait à par eux et ceux qui, toujours seuls, y ont succombé...

Et puis parfois, les gens devant l'incompréhension fuient sans curiosité aucune. Ils ne succomberont qu 'à la bêtise...

Dimanche 17 juillet 2011 à 21:05

Une dizaine de photos ont été prises du cadavre trouvé à 17h20 hier, près de la grotte aux chiens. Les jeunes du villages y vont souvent boire ou simplement discuter, les suspects étaient déjà sur une liste que le policier Marchant avant confectionnée avec soin. Cet homme avait été à la fois horrifié de voir ce corps et étonné de la façon dont il était disposé. Les bras de la victime étaient  accrochés à la paroi rocheuse, par deux anneaux de la consistance de la pierre qui compose la grotte. Il était sans doute mort déshydraté, resté là en plein soleil contre la paroi rocheuse.  Une telle cruauté était inhumaine et tellement inutile, d'autant plus que le sexe du jeune garçon était visiblement sorti du pantalon. A 5 mètres de là.


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Anna n'avait plus de jambes, plutôt des cotons tiges qui tremblaient sous l'émotion. Son regard perché à la fenêtre du vieux grenier de son grand père portait vers la plage où elle avait rencontré un jour cet ami d'enfance il y a maintenant 10 ans. Il était le fils d'un médecin et d'une chirurgienne et ses parents souhaitaient tellement qu'ils sortent ensemble un jour, mais entre frères et sœurs puisqu'ils se considéraient ainsi, aucune relation n'était envisageable dans leur esprit. Il s'éloignait un peu plus d'elle ces derniers temps, bien plus occupé à draguer quelques filles sur la plage avec succès, il faut bien l'avouer. Pourtant Anna n'avait jamais trouvé Benoit si attirant, sans doute devait-il bien leur parler, d'un ton charmeur...


Et puis il y avait eu cette discussion, un matin quelque part sur la plage, leur endroit favoris. Elle se souviendrai toujours de cette brise marine qui la rafraichissait de ce soleil de plomb. Il lui expliquait que toutes les femmes étaient à ses pieds, qu'il en ferait ses petites poupées. Pas en ces termes certes, mais anna le compris ainsi et s’insurgea, argumentant quant à l'égalité hommes femmes, débat qui se répète éternellement pour n'aboutir qu'à bien peu de chose finalement. Mais benoit à présent près de la grotte, sorti une bière puis regarda un moment la mer au loin qui s'étendait au delà des horizons.


-Tu sais, je pourrais te montrer même si je ne trouve pas cela très correct. je suis sûre que tu serais d'accord.


La jeune fille contemplative elle aussi était ailleurs et ne savait plus ce dont ils parlaient un peu avant.


-Me montrer? ... Comment ça, que l'homme est plus fort? A part les muscles..
-La force.. c'est la soumission.
-Et l'esprit alors?

Benoit se leva précipitamment et plaqua Anna contre le mur.
-Et là, tu fais quoi?


Elle se mit à rire, il voulait seulement lui faire peur. Anna n'en montrerai donc pas un signe!


-Bah, je vais attendre que t'en aies marre de jouer les gros durs!
-Ah oui?


Il commença à enlever le haut de son pantalon, se collant contre elle. La pierre de la grotte  lui agressait le dos, et lui s'appuyant sur son torse l’empêchait de respirer. Elle ne pouvait plus bouger, pas même la main. Ni mordre, ni frapper... Il glissait ses mains sous son chemisier et c'était un sentiment de dégout qui l'assaillit. Vomir de tout son être pour se débarrasser d'un malaise intérieur qui n'a aucune consistance, rejeter ce toucher dont elle ne pourrait se s'en, extirper, ces caresses abominables dont elle aimerai effacer toute trace même s'il fallait arracher la peau...


-o...ok lache moi.. j'ai compris..
-Hein? Mais autant en profiter !


  Anna commenca à s'affoler. Ce sentiment d'être prisonnière, de n'être qu'une statue avec un trou, complétement desarmée.. Elle bougea la tête dans tous les sens, voulu crier mais ne pouvait plus, tentant desesperement de respirer sans penser à autre chose, lorsqu'instinctivement elle  forma deux anneaux de pierre autour des poignets de Benoit, qui immobilisé, s'exclama:


-Hey mais c'est quoi ce délire! Lache moi, arrête ça !


Anna en profita pour passer sous son corps, à présent libre de ses mouvements.


-Je.. je n'aurai jamais cru ça.. la voilà, la force de l'esprit!


 Sans un regard pour se retourner, elle était partie. Voulant rentrer chez elle, prenant un gouter comme toutes filles normales.. Ou presque. Trois heures plus tard, ce sentiment de dégout était toujours présent. Ce détruire pour toute effacer, une touche reset.  Elle avait besoin de faire quelque chose pour se debarasser de cette sensation qui n'existait que dans son esprit, celui d'être salie.. 


Elle sortit sur la plage, songeuse et à la fois inquiète de ce qui pourait résulter de la decouverte du corps. Machinalement elle s'y dirigea à pas de loup afin de vérifier qu'aucun  de leur bande n'était encore venu, et par chance ce n'était pas le cas. il avait l'air épuisé déjà, depuis trois heures en plein soleil, cela se comprend. Il devait frôler l'insolation et elle s'en réjouissait. Il tourna la tête vers elle, ouvrit la bouche, aucun son n'en sorti. Elle s'approcha alors  fouillant dans son sac. Elle y prit un couteau qu'elle avait toujours sur  elle, et lui de peur recula du mieux qu'il pu, c'est à dire quelques dizaines de centimètres. Puis elle le baillona avec le foulard resté dans son sac au cas où le temps se couvrirai, puis coupa le sexe du jeune homme qui se pliait de douleur. 


Ce mal devait être à la hauteur de sa douleur mentale et, une fois chose faire, Anna fût libérée d'un poids immense. une véritable délivrance que de voir anéantie la chose, l'être qui la hante, qui a osé la souiller. Ses mains tremblaient à présent, seulement parce qu'elle a commis l'irréparable et la police pourrait la rechercher. Son tour de passe passe pour s'échapper était bien sa dernière préoccupation... Même cacher le corps, elle n'y pensa pas. Il était de toute façon coincé.

Jeudi 7 juillet 2011 à 19:46




Une petite fille se tenait là au milieu d’une clairière. Il neigeait sur ses longs cheveux blonds, et sur sa robe noire à volants. Elle restait là, contemplative, à observer le ciel, qui semblait s’agiter au même rythme que les flocons. Elle fit quelques pas, oubliant ses pieds froids, afin d’atteindre la lisière et retrouver ses parents. Ils lui avaient donné un prénom, Glacée, et légué un nom des plus communs. La fillette s’avançait donc un peu au hasard, entre deux sapins blancs, poussant quelques branches de ci de là jusqu'à rencontrer une étrange personne.

Constituée de trois immenses boules de neige, elle portait une écharpe rouge autour du coup, une carotte en guise de nez et quelques cailloux constituaient sa bouche. Glacée s’en approcha doucement, de peur de la déranger, ou bien l’effrayer. Ce bonhomme de neige semblait lui aussi contempler les flocons, mais demeurait immobile au milieu de ce spectacle.

Glacée attira l’attention de celui-ci, en tirant légèrement sur l’écharpe du bonhomme de neige.

« Bonjour, monsieur. » dit-elle d’une voix timide. Celui-ci se retourna et la regarda en se penchant ; il était bien plus grand qu’elle.
« Oh, une tendre enfant. Que fais-tu donc par ici ? »
« Je me suis perdue. »
Cette phrase des plus classique aurait-du ne pas être prononcée, chacun sait que n’importe quel vilain en aurait profité. Mais il semblerait que dans ce monde-ci, seuls des êtres généreux survivent entre les flocons. L’âme s’y purifie, petit à petit, et s’en suit les changements que cela implique…
« Ah ? Et bien moi aussi, je dois dire. Mais pourquoi pas ne pas continuer ton chemin, petite ? Tu trouveras bien ta route ! »

La générosité ne peut être présente que si  nous en sommes capable. Auquel cas seule reste la politesse qui au moins, reste toujours agréable.

Glacée se glissa donc entre  d’autres arbres tout aussi enneigés, en remerciant le bonhomme de neige qui revint à sa contemplation. La chute de neige semblait se calmer, et la fillette ne recevait plus que des boules de neiges perdues sur les branches d’arbres secoués. Ses pas se faisaient plus lourd, son souffle haletant. Il lui semblait marcher des heures, lorsqu’elle entendit un petit tintement au dessus d’elle. Immédiatement la tête relevée, elle aperçut un traineau volant, donc l’attelage comportait six reines. Le vieil homme qui les dirigeait lui adressait un sourire amical, et lui indiqua de son bras une direction. Sa droite. Pleine d’espoir, dès que cette étrange personnage disparu elle couru vers le nord. Rapidement elle se heurta de plein fouet à un mur transparent, tomba à terre et senti le sol trembler violemment. S’accrochant comme elle le pouvait à un arbre solidement planté, elle vit non loin d’elle un lapin sauter sur le sol puis les mouvements brusques s’arrêtèrent, et la neige se mit à retomber avec force. Se remettant de ses émotions, la fillette courut ensuite vers le lapin qui semblait évanouit suite à sa chute. Mais dès que Glacée s’approcha de lui, il reprenait doucement ses esprits…


« Eh bien ! On dirait que ça a recommencé, jme fais tout le temps avoir ! » Le lapin grommelait sans avoir remarqué la petite fille qui le regardait secouer ses vêtements pour en enlever la neige. Une fois cela fait, glacée n’avait toujours rien dit, ses yeux étaient toujours rivés sur lui.
« Cesserez-vous donc un peu de me regarder ainsi ? Vous venez de débarquer ou quoi ?

« oui . » Glacée ne savait plus que dire. Son chemin ? Le lieu où elle était ? Qui était ce lapin ? Seul ce mot lui échappa de la bouche, incapable de n’en prononcer d’autres.
« Ah, très bien, je comprends mieux… Bon, tu viens de comprendre où on était ? » Le lapin montra du doigt la paroi transparente sur laquelle Glacée s’était cognée. Elle fit signe que non. Le lapin souffla d’impatience, mais poursuivit quand même.

« Seuls les esprits impurs peuvent y pénétrer.  C’est une sorte de prison de verre, nous sommes dans une boule de neige. » il la regarda alors sévèrement. « Tu es bien jeune pourtant. Qu’as-tu donc pu faire pour te retrouver là ? »


La boule à nouveau se mis à trembler, plus légèrement.  A travers le verre on en distinguait la cause, des policiers en nombres venaient d’entrer de l'autre coté. Un flocon tomba sur les cheveux blonds de Glacée, qui baissa son regard. «  Ils étaient méchants. »


Puis cette fois les policiers revinrent, portant deux cadavres . Les parents de Glacée. Un des policiers regarda la boule de neige intéressé, puis la rangea dans son sac et les deux amis furent rudement secoués, mais le sapin les aidait de ses branches à ne pas s’éparpiller.  Le lapin, accroché à la branche voisine de celle de glacée, la regarda d’un air peiné.
« Bienvenue chez nous. J’espère que tu t’y plairas… Car tu as maintenant toute l’éternité devant toi. »

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