Bazar

Une confiture de lettres

Mardi 24 mai 2011 à 22:00

Qu'est ce qu'une personne morale?
C'est un groupe de personnes ou de biens auquel la loi reconnait et attribue la personnalité juridique, ce qui permet d'être titulaire de droits, ou à être soumis à des obligations.

Alors puisqu'être ne me suffit pas, je vais me lier. Je ne vais faire qu'un avec ma meilleure amie et nous serons des personnes tout à fait morales.. Nous alors devenir responsables et pleines de bonté, se souciant de chacun et plus encore... ... Faut pas pousser, le sens juridique du terme se suffit à lui même. 


Et alors nous serons une des filles de l'état, qui est la première personne morale en France, dans son importance.


Tiens, et si on allait plutôt se créer un état? Quelqu'un l'a bien fait sur un bateau. J'irai planter un drapeau dans mon jardin, je choisirai un emblême, je me nommerai Princesse du paradis et... Je chevaucherai des petits poneys roses ! .. Mouais, non.




A part ça, et avant tout cela, il va falloir que je finisse de réviser. Pour devenir Impératrice, avec des femmes de ménage, des serviteurs de toutes sortes,  un château gigantesque, un parc magnifique, des fleurs toutes parfumées.. Quelques fantômes pour s'amuser !


*regarde son cours..*


Oui, bon ben, j'y retourne quoi. ><

 

Samedi 14 mai 2011 à 19:19




Roxane posait son stylo sur le cahier bleu où reposait entre les pages son futur ouvrage. Il était 23h, et la pluie frappait sur ses carreaux. Ce bruit, elle l'appréciait. C'était son enfance en Normandie, où les averses fréquentes l’empêchaient parfois de dormir. Ces sons réguliers l'apaisaient, s'opposant au tumulte incessant de la ville qui s'évaporait sous les orages. Ce soir, elle ne finirai pas son livre. La jeune femme de 32 ans allait fêter l'anniversaire d'une amie qu'elle n'avait pas revu depuis de longues années.

Dans sa chambre, elle se maquilla légèrement puis enfila une longue veste noire, des gants de dentelles puis un parapluie sombre lui aussi. Roxane soupira rapidement, un peu stressée. Voilà longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, cette amie lui manquait tellement. Des moments passés ensembles il y en avait en nombres, peut-être pourrait-elle écrire un mémoire en son honneur? En attendant, elle s'acharna à mettre des bottines noires un peu petites pour ses pieds, prit ses clés, et sortit.

Les rues étaient trempées par la pluie qui avait cessé de tomber. La dernière fois qu'elle l'avait vue Sandra, c'était un soir d'été, autour d'un bon feu de camp. Roxane venait de rencontrer son petit ami, ils étaient ensemble depuis deux jours.

Quelques voitures éclaboussaient sa robe mais elle ne s'en occupait pas, plongée dans ses souvenirs. La jeune femme tourna dans un petit chemin de terre, puis ouvrit la grille, porte de la nouvelle demeure de Sandra depuis déjà 3 ans. Et zut, elle avait oublié les fleurs. Les roses blanches étaient restées sur la table à manger, et un anniversaire sans cadeau est par avance raté... Tant pis.

S'agenouillant devant la tombe de son amie, elle pria sans vraiment y croire. Pour la forme, parce que la défunte était chrétienne, c'était plus une question de respect pour ses convictions. Après tout, Roxane ne sait pas encore, qui de l'agnostique ou de la chrétienne, ont raison en matière de croyance. Aucune des deux peut-être? En tout cas son seul cadeau furent les larmes déposées sur le marbre blanc, celles de la jeune femme puis celles du ciel qui se remit à geindre.

"Joyeux anniversaire.."

Roxane se releva, ouvrant son parapluie au dessus d'elle, puis repartait vers son appartement. Sous la pluie battante, sur les trottoirs de cette petite ville tranquille, avec le cœur lourd et l'esprit ailleurs...



Vendredi 13 mai 2011 à 22:36

Ce sentiment d'une page envolée...

Tous mes sentiments, ses lettres et recoins, dispersés dans le néant. Elle est passée par la fenêtre, ne repassera pas par là..

Mes écrits ont été effacés, et je ne suis pas en mesure de les réécrire. Puisqu'ils l'étaient sur le coup de la tristesse, je ne veux plus imaginer le pire et je suis heureuse de ne plus savoir que dire. Je le pourrai mais ne le veux pas, ce ne serai pas aussi bien.

Seul son sourire reste gravé en mon esprit.

Sache que j'aspire à te revoir complétement guérie, sortie de cet hôpital en pleine santé, dotée d'un cœur de jeune femme.

Souris, je t'en prie.
Ton visage s'illumine, tu vois.
Nous sommes heureuses.



Mardi 10 mai 2011 à 0:32



"Chère amie, je vous parle d'un lieu qui ne vous parle sans doute pas.

J'aurai aimé vous écrire réellement et non m'adresser aux étoiles, espérant obtenir une réponse. Suis-je si désespérée pour me rattacher à ce bribe d'espoir aussi mince que le vent?

Pourtant je crois maintenant que tout peut arriver.
Vois-tu, cette histoire étrange commence dès la naissance de mon enfant, le deuxième. Philibert. Tout petit déjà, il s'en allait sans cesse au dehors, à quatre pattes. Si je ne l'y promenai pas, alors il braillait sans arrêt. Tu t'en souviens je crois, plus grand encore lorsqu'il se mit à parler, il nous demandait continuellement de partir faire quelques pas dans cette forêt en bas de chez nous. Nous y allions et c'est d'un air hypnotisé qu'il contemplait feuilles et arbres, il aurait fait un excellent botaniste pensions nous.

Ce que tu ne sais pas, que j'ai omis de dire, c'est qu'à présent il est libre de s'y rendre, s'il le veut. Je n'ai pas la force de le retenir, la morale n'a plus moyens de pression et son père est alité, savourant sa dernière bouteille de Chardonnay.

Et je le savais parti, Philibert. Alors je me suis aventurée dans cette forêt, puisqu'il ne rentrait pas ce soir, munie d'une lanterne qui m'éclairerai le chemin et me voilà partie, seule, en train d’appeler son nom le plus fort possible. Nous n'étions pas en froid, je ne comprends toujours pas sa fuite. Toujours est-il que j’entendis un bruit suspect, un peu plus au nord. Sans réfléchir j'y couru rapidement et, bien malgré moi, ma lanterne tomba en un fracas peu rassurant. Ainsi perdue dans le noir je tentais difficilement de m'éclairer sous la lune, qui, couverte par quelques nuages, m'aidait du mieux qu'elle pu.

Mes pieds me faisaient mal, j'étais totalement perdue entre ces branches et ces feuilles hautes, où aller à présent? C'est alors qu'une petite fée se glissa dans ma lanterne, l'illuminant d'un coté seulement. Quelle  surprise! Son petit doigt pointait le chemin de gauche, un sourire prit possession de mon visage. Je pensais parvenir à le retrouver, tout était possible, puisque ces petits êtres frêles que je croyais seulement être dans l'esprit de certains existaient donc vraiment!

Durant quelques minutes je suivais les indications de cette jeune fée, pour me retrouver à présent là d'où je te parle.

Un palais de verre se dresse devant moi, un palais miniature où grand nombre de fées semblables à ma sauveuse papillonnent autour d'un être dont elles plantent dans la peau  feuilles d'arbres et pétales de fleurs. Je reconnais là le visage de mon fils, qui semble aux anges parmi elles. Situé devant le palais, entouré par des centaines de fées, j'ai tenté par deux fois de le sauver mais je vois peu à peu sa peau devenir écorce, ses cheveux verdir à vue d’œil. Mon fils est-il voué à devenir une plante? Elles lui tournent autour, lui offrent des offrandes, et moi je ne sais que faire devant cette scène où l'on m'a convié sans pouvoir intervenir. Lorsque je fais un seul pas, elles me piquent par dizaine d'un petit éclair doré.

ChèreAmie, je ne sais que faire devant ce spectacle, pourquoi me montrer sa mort? "




La mère, apeurée, s'agenouille les mains contre ses yeux, la tête posée sur ses genoux. La petite fée qui l'avait sauvée lui essuya une larme, puis souleva légèrement le visage de la femme afin qu'elle observe le spectacle. Philibert devenait un chêne, un immense chêne. Son esprit illuminait la forêt, caressa d'un vent magique le corps de sa mère à présent rassurée, puis étendit ses branche au plus loin qu'il pu, apportant avec lui bonheur et sagesse.


Sa mère aujourd'hui se rend chaque jour auprès de ce grand chêne, posant sa main sur son écorce. Elle sent le cœur de son fils battre à l’intérieur, le sang couler à flot. Déposant quelques gerbes de fleurs, tel une tombe dont elle saurait le mort-vivant prisonnier à jamais, la femme en devint peu à peu malade de chagrin, malgré le bonheur de Philibert. Son état se dégrade puis, à sa mort, elle fût enterrée au pied du grand chêne où chacun était persuadé que l'histoire de son fils était fausse. Mais puisqu'il s'agissait de ses dernières volontés, elle est à présent enterrée au pied de l'arbre. Son fils...





Lundi 9 mai 2011 à 10:10






L'eau de la douche file entre mes doigts, tel mes pensées que je ne contrôle plus. A toute vitesse je me qualifie de truc, de poupée, d'un rien, et d'autres choses encore.


Mon amant se nomme Emerald. Agé de 26 ans, nous nous voyons en cachette depuis maintenant 5 ans chez moi, où mon père, le plus souvent en voyage d'affaire, me fait totalement confiance quant à mes fréquentations. C'est que je n'ai jamais eu le moindre problème, et mon sourire angélique de fille unique n'ébranlerai jamais ses convictions les plus profondes: je suis une vraie nonne pour lui. Puis vint le jour, où Emerald et moi décidâmes de nous montrer au jour, à un âge ou le mariage est tout à fait envisageable bien qu'il ne soit pas issu du même milieu social que nous. Mon père est un homme tolérant qui ne voulait que mon bonheur, il n'aurai jamais osé me contredire sur mes choix.


Mais à présent que cela est officialisé, peu de changements fûrent au rendez-vous. Lorsqu'il est invité, je ne suis pas là. On ne la connait pas, disent-ils. Alors ne veulent-ils pas me connaitre? Pourquoi cette excuse bancale, sinon pour ne pas me froisser? Ou simplement me faire comprendre que je dois rester à ma place de poupée de mon fiancé. Poupée qui ne bouge pas, l'on joue avec, puis on la range.

Alors comme souvent je suis seule, sort m'habiller puis contemple la fenêtre. Dois-je rester avec lui si l'on ne m'accepte pas, qu'il ne me défend auprès des autres? Il est certes protecteur mais pas raisonnable. Excessif ou trop lascif. Peut-être que ses proches oublient  qu'il n'est pas seul. Qu'il va se marier. Les autres eux sont libres, mais pas lui. Alors il voudrait cette liberté sans doute.


C'est pourquoi je reste dans un coin de son placard tel un pokémon dans sa pokeball. Mon cœur bat à son approche, à ses pensées, puis s'arrête lorsqu'il n'est plus là. Sans donner de ses nouvelles, égoïstement absent, je me raccroche à des souvenirs qui m'échappent manifestement. Ils passent et s'envolent au loin, par cette fenêtre où mes sentiments divaguent au gré du vent.

Je suis un truc, sa chose. Un fantôme qu'il voit de temps en temps, qu'il aime lorsqu'il me voit. Lorsqu'il n'est plus là, alors il est de nouveau libre et seul. Les autres le voient ainsi, et moi je vois les autres me l'arracher peu à peu. Mon cœur s'effile, déchiré entre lui et ces gens qui me le prennent. Je me bats, mais saurais-je gagner? Perdre me serai fatal je le sais, mais je n'ai plus rien à faire sinon pleurer.

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