Bazar

Une confiture de lettres

Vendredi 18 mai 2012 à 23:41

Je me demande pourquoi certains moments inspirent plus que d'autres, ou certains états d'esprits.

La fatigue, par exemple. Je ne réfléchis plus de façon terre à terre, j'ai l'impression que je ne commande plus ce que je fais , ni ce que je pense. Alors j'écris des histoires originales sans y penser, suivant un fil d'idées invisibles à moi même.

 En me relisant, je découvre ma propre histoire, que je n'avais pas en écrite consciemment. Et en général, je ne modifie rien. Tout s'emboîte, s'enfile

Alors souvent, j'ai envie d'être fatiguée à en crever juste pour écrire.

Puis il y a les peines, et autres sentiments plutôt tristes. Je n'ai que rarement réussit à écrire en étant joyeuse, je peux le faire, mais ce sera plus long et moins bien. C'est dommage, j'aspire à cela alors. Puis quand tristesse vient, que j'écris, je veux qu'elle s'en aille. Mais ce n'est pas aussi simple malheureusement.

Et comme il n'y a pas d'histoires vraiment joyeuses, je pense que je vais m'y atteler. Après tout, pourquoi n'y arriverai-je pas? Un ami qui écrivait admirablement bien, m'avait conseillé une fois: "écris bourrée, relis toi le lendemain et poste ensuite." J'ai essayé, mais je me suis endormie sur mon pc.







Mercredi 16 mai 2012 à 23:33

Je devrai dormir, je le sais. Mais quelque chose m'en empêche...

Cette chose n'est pas humaine, ce n'est pas non plus un objet. Une ombre tournoie doucement au dessus de mon plafond. Elle effectue des cercles reguliers, s'arrête un instant puis reprend de plus belle.

Je crois qu'elle me tend son bras. Sa main noire se détache d'un filament noir, s'approche un peu plus. Je crois qu'elle caresse mon visage...
-Maman.
Elle est morte, il y a deux mois. C'était mon anniversaire, je devais fêter mes 10 ans. Sur la route, il pleuvait. Les feuilles glissaient, et la voiture a dérapé. Maman était à l'intérieur.

Je m'endors peu à peu, maman caressant mes cheveux. Je me rappelle cette chanson que j'écoutais chaque soir en sa compagnie. Elle parlait de la mer, de vaillants marins, d'étoiles qu'ils suivirent pour retrouver leur chemin. J'aimerai suivre ma mère.
L'ombre commence à s'évaporer, je me lève pour tenter de l'atteindre. Mais elle s'efface et mes mains ne touchent que du vide...
Alors, déçu, je me couche à nouveau. Je vois autour de moi les heures se défiler, les unes après les autres.  Elle fuient le passé, lâches. Puis vint la lumière des jours. Moi, je n'ai fait que regarder le plafond, encore et encore. Personne ne peut m'y décoller le regard.
Plusieurs jours se passent, chaque fois ma tante est venue pour me lever que je me recouchais aussitôt. Pour revoir cette ombre, ma mère. De temps en temps elle revient, sans prévenir, quand  je suis seul. Quand soudain, un homme entra dans ma chambre et m'arracha de mon lit. Je me suis débattu mais rien n'y fait, il m'a emmené. Dans une nouvelle chambre, ou jamais maman ne me retrouverait. Une chambre de murs blanc, de plafond blanc, de porte blanche, composée d'un seul lit. Ou personne ne me rendit visite sinon un médecin.

J'avais dix ans. J'en ai maintenant 36, je suis toujours là
dans cette chambre. Maman n'a pas pu la retrouver, je suis trop loin de la maison maintenant...




<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast