Bazar

Une confiture de lettres

Lundi 5 août 2013 à 12:11

Les feuilles lui piquaient les jambes, ses bras sentaient la fraicheur du vent mais qu'importe. La jeune femme s'assit à même le sol, entourée d'arbres gigantesques déployant leurs ombres sur la clairière. Quelques puits de lumière apparaissaient entre le feuillage éclairant de temps à autres la cage qu'elle avait ramené.

Envolé, son amour, parti.

Une larme glissa le long de sa joue s'engouffrant dans le tissu de sa robe de mariée qu'elle avait revêtit pour mourir là.

Ouvrant la porte de la cage, une colombe s'envola vers la cime des hêtres. Envolé, son mari et son oiseau l'y accompagnerai.


Son corps pourrait se gorger de vers, la pluie pourrait la noyer, le soleil la bruler, elle resta là. Tenant ses genoux fermement sous son menton, sa tristesse submergeait pensées et souvenirs, la rendant à présent incapable de bouger davantage. Pourrait-elle vivre sans lui? Un soupir, une perle salée coula le long de sa bouche. Elle en sentit le gout puis, d'un geste de la main, poussa ses cheveux de son visage et observa autour d'elle.

Sans doute fallait-elle qu'elle parte le retrouver. Puisant au fond d'elle même, Cassandre marchait telle une zombie, sans savoir où. Pas après pas, le regard viré vers le ciel, la jeune femme  s'en alla rejoindre une rivière au lit profond. Lui effleura l'envie de partager son lit une dernière fois. Avec une nouvelle amie, cette fois. La jeune femme trempa son pied au bord de l'eau puis y rentra tout à fait au creux du lit, le froid de l'eau la pénétrant. C'est ainsi qu'elle se sentait vivre, maintenant qu'elle souffrait. Alors, elle continua davantage, se mélangeant à son amie une nouvelle fois en y plongeant totalement. La robe de mariée, gorgée d'eau, coulait petit à petit et on ne pu voir que les cheveux rouges de Cassandre, semblable à la flaque de sang qui coulerait le long du cours d'eau.

Mais elle ne voulait en sortir. Il lui semblait voir son mari, une dernière fois, elle approchait de lui oui.. Elle tendit son bras blanc, toucha son visage qui s'assombrissait peu à peu jusqu'à disparaitre tout à fait. Mais il revint alors, si clair, la guidant vers la surface. Un coup de pied au sol et il lui semblait renaitre à ses cotés, au bord de l'eau.
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On dit que son esprit rôde parfois dans ce bois, accompagnée d'une voix masculine. Heureuse, elle aurait retrouvé son amour...

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